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La Grossesse c’est cool… Jusqu’à la question de l’allaitement !

3 avril 2020

Continuons notre voyage au pays de la grossesse, aujourd’hui, je vais tenter d’aborder LE sujet qui me tendais le plus : l’allaitement ! Durant 9 mois, chaque personne que tu rencontres a son avis sur la question mais ne souhaite pas te l’imposer évidemment, non, il y a cette petite ritournelle [A lire avec la musique du petite bonhomme en mousse afin d’incarner un peu plus de crispation dans votre cerveau] “ah mais je ne te dis pas que tu dois le faire mais tu devrais… Enfin réfléchis-y !”

Pendant 9 mois et jusqu’à encore pas longtemps, l’allaitement était le sujet où je me mettais en mode « mute » et j’attendais que ça passe. « je te donne pas de conseil mais tu devrais… ». Super !

Là, les amis, avec l’allaitement, on touche LE sujet le plus relou de la grossesse. C’est à dire que TOUT le monde tient à “partager” sa pensée avec toi, voire l’imposer comme parole d’évangile. Parce que oui, on parle bien de TON choix de faire ce que tu veux avec TON bébé, TES ploplos, TON corps, TON mode de vie mais Gérard sait mieux que toi ce tu dois faire.

Soyons clairs, s’il y avait une règle fixe sur le bien que ça fait au bébé, bah ça serait automatique parce que les théories que j’entends à base de « mon fils, je l’ai allaité et il est bonne santé, il a des meilleures défenses immunitaires que les autres », “moi j’ai refusé l’allaitement, je ne voulais pas me sentir comme une vache”, “si les femmes génèrent du lait c’est que c’est fait pour être donné au bébé”, “moi à mon époque…”, à la fin de ma grossesse, j’avais envie  de m’enfoncer des cure-dents sous les ongles tout en m’arrachant les jambes et les enfoncer dans mes oreilles pour ne plus rien entendre ! A 8 mois de grossesse, ça aurait été compliqué puisque j’avais la souplesse d’un chêne…. Mais soit, j’ai eu ce projet. 

Là, où j’aimerais vous emmener, c’est sur la voie de la raison et de la bienveillance. Il faut arrêter de faire culpabiliser les mères. Si tu allaites on te juge, si tu n’allaites pas, on te juge aussi. Le pire,c’est que ce petit jeu de l’avis a même lieu entre femmes, ce qui me choque profondément ! Pourquoi imposer ce genre de discours malsain qui fait passer la mère pour une mauvaise personne ? Pourquoi regarder les femmes qui allaitent comme des vaches et leur dire des bêtises comme ça ? POURQUOI ? 

J’admets qu’à la fin de ma grossesse, je n’ai pas exclu que le prochain qui allait me faire une remarque sur MON choix, j’allais lui expliquer que pour ma part, je condamnais fermement son choix de s’être reproduit quand on voit son niveau de connerie, pour le bien de la société, on aurait du te stériliser. 

Avant de coucher ces quelques lignes ici lors de ma grossesse, j’ai essayé de le dire gentiment sur Twitter, j’ai voulu comprendre pourquoi les avis étaient si tranchés et pourquoi (même les hommes) souhaitaient imposer leur point de vue. Durant quelques jours, j’ai vu et lu de tout dans mes replies. Mais le pire étant que j’ai reçu des témoignages de mamans qui avaient vécu des scènes incroyables, entendues des réflexions affligeantes (pro ou anti allaitement) qui venaient me confier qu’au final, on était systématiquement jugées, et ça m’a déchiré de sentir leur peine. Il y a eu les GérardJeSaisTout qui ont essayé de me culpabiliser, etc… mais c’est la première réaction qui m’a principalement heurté. J’étais dégoûtée de voir combien de femmes ont souffert et souffre à cause de gens mal intentionnés, bas de plafond ! Celles qui ont essuyé des regards noirs parce qu’elles allaitaient leur enfant dans un lieu public, celles qui étaient critiquées parce qu’elles donnaient du lait synthétique, celles aussi qui nourrissaient leur bébé avec un lait synthétique… de vache… Bref, qu’importe le choix, la critique était la réponse. 

Autour de cela gravite également le choix des mots. Pour mon anniversaire, mon mec m’avait offert un massage « spécial femme enceinte ». Cette masseuse était top, jusqu’à ce qu’on parle du point fâcheux. Alors que j’étais là pour me détendre et prendre du plaisir, elle m’a sorti « et votre enfant vous allez le nourrir ? »… J’avoue avoir ri en disant « euh oui… je ne compte pas le laisser mourir de faim » et elle d’enchainer, « non mais vous voyez ce que je veux dire, vous allez l’allaiter ? ». Et je pense qu’à ce moment là, j’ai eu envie de crier, mais elle massait bien quand même donc je n’ai rien dit. Je n’ai plus parlé, je l’ai juste écouté expliquer qu’il fallait être inconsciente pour ne pas nourrir son bébé au sein ! A ce jour, elle n’a jamais su si oui ou non je tenais à allaiter mon fils au sein… Mais cet échange en dit long, pour certains, ne pas nourrir son enfant au sein, inconsciemment, c’est ne pas le nourrir tout court.

Au-delà de la colère qui m’anime, j’aimerais qu’on se pose 2 minutes sur ce sujet.

Par exemple, avant d’imposer votre théorie, qu’est-ce qui vous dit que la personne avec qui vous parlez PEUT allaiter ? Parce que oui, parfois physiologiquement ce n’est pas possible, du coup, avec votre discours moralisateur (de m****) vous allez faire culpabiliser une future maman qui n’a rien demandé à personne. 

Autre point, qui vous dit que ça va fonctionner ? La « tété de bienvenue » est en partie faite pour ça, pour voir si « ça marche », physiologiquement et psychologiquement… On peut vouloir allaiter mais au moment du passage à l’acte et bien votre corps ne pourra pas suivre. Là, pareil, vous réalisez le poids que vous allez faire porter à cette maman ?

Ou alors, vous avez pensé que ça peut effrayer ? Moi, par exemple, je nétais pas à l’aise avec cette idée de mettre mon sein dans la bouche d’un enfant, que cet enfant dépende de ma santé que je sais pas parfaite. Parce que oui, si je me concentre sur MON cas, c’est simple, j’ai un corps que je considère comme faible en termes de santé, c’est la raison pour laquelle je m’applique à pratiquer des activités sportives régulièrement par exemple. Les gars, mes défenses immunitaires sont en RTT, je veux pas que mon enfant subisse ça ! Donc, quand j’ai du réfléchir au mode d’alimentation de mon enfant, j’admets que tout ce facteur est entré dans le calcul global du pour et du contre. 

Je veux le meilleur pour mon enfant, et OUI, ce facteur peut être juste psychologique me bloque dans le choix de l’allaitement « naturel ». 

Et enfin, est-ce que ces gens réfléchissent au souhait de construire notre famille comme on l’entend avec son conjoint ? Encore une fois, je base MON choix sur MA vie, je ne la calque pas à tous les couples. Dans mon esprit, j’ai toujours eu envie que ça soit NOTRE bébé et pas juste le mien. Je veux partager au mieux la grossesse et l’éveil du bébé avec mon conjoint. J’ai eu ce petit bébé pour moi toute seule pendant 9 mois, j’ai eu ses petits petits coups, je l’ai senti bougé dans mon ventre, mon bébé a eu ma voix en non stop (le pauvre…), une fois sorti, je ressentais ce besoin de partager ce bonheur avec mon compagnon. A titre d’exemple, dès le début, quand je parlais du bébé, je parlais de NOTRE grossesse pas juste MA grossesse, même si c’était moi qui cumulais les kilos au compteur du boule, le choix du biberon a suivi tout naturellement cette logique. Je veux pas prendre le dessus en donnant MON lait de MON corps, non, j’ai toujours voulu que soyons un trio, un trio égalitaire. Pour nous, nourrir notre fils n’a jamais été un fardeaux, c’était, et ça l’est encore, comme un moment joyeux où tu te sens utile, donc le choix de le nourrir à deux, n’était même pas guidé par une pensée de limiter les “tâches” liées à notre bébé.

Et là, j’insiste, c’est MON choix, NOTRE choix pour NOTRE enfant. On a construit ce chemin sur les bases de notre relation qui est de toute évidence unique. 

Alors, les amis, si vous avez dans votre entourage une jeune maman, une future maman, vous avez tout à fait le droit de poser la question, vous avez le droit de discuter pour comprendre l’autre par pitié faites attention à vos mots. Sachez l’écouter simplement… 

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