râle

Un monde healthy, non merci !

7 avril 2017

C’est le truc du moment. Partout on nous parle de healthy par-ci, healthy par-là mais pouvons-nous nous définir autrement que par cette lubie qui devient presque angoissante ?

Cette réflexion m’est venue quand je regardais des vidéos à la con sur Youtube et que j’ai vu cette chaine qui propose un « nouveau casting » pour leur nouvelle saison, ils ont casté une youtubeuse hyper influente qui a pour « particularité » d’être ambassadrice du « bien » vivre en affichant clairement l’étendard « HEALTHY ». Vous pouvez donc comprendre :
– Vegan
– Sans gluten
– Fait du yoga
(Mais n’hésite pas à prendre l’avion 8 fois par mois…. Sic)…

Bon, soit, que cette personne aime faire ça, c’est son choix et tant qu’elle ne m’empêche pas de vivre, je m’en fous. Là où ça me pose problème, c’est que ça s’invite dans une logique du dogme. En gros, si tu oses saucer la crème (pas allégée) de ta blanquette de veau (putain de la viande, SALE TUEUR) avec du pain blanc (tu vas mourir jeune avec tout ce gluten… peut être même avant d’avoir terminé de lire ce superbe article, la lose pour toi !) et bien tu es une honte de la société. MAIS PUTAIN CESSONS CES ANERIES !

Je pensais naïvement que notre société avait passé un cap en nous parlant moins de la célèbre période des 12 semaines avant la plage, vous savez, les 3 mois avant qu’on puisse aérer notre cellulite au bord de la plage… Et bien non… On est passé des couvertures de mag qui nous parlent de ça deux mois dans l’année à des vidéos/post IG/articles de blog/…. 365 jours par an. Et vas-y que je te poste ma routine beauté du matin où j’ai le temps de faire 45 minutes de yoga (facile quand t’as pas 1h30 de RER A matin ET soir !), et du massage du popotin dans un spa, du bol de graines,… Mais où allons-nous ?

Alors ouais, je vais peut être mourir avant ces nanas, mais croyez moi, lors de mon dernier souffle, je pourrai me dire que ma vie fut belle. J’aurais profité de mon spot brésilien spécial « tu fais un truc ce soir ? Non ? On se retrouve à 19h30 à notre QG », je glousserais certainement en repensant à mes fondues improvisées, à ces moments où je devais aller au sport mais où j’ai préféré trinquer avec mes amies.

Attention, je ne vous dis pas yolo, allons tous lécher du beurre, juste cessons d’être hypocrites et/ou lobotomisés au quinoa.

Une vie saine c’est bien mais ne communiquons pas uniquement sur les moments où on se lâche en terminant notre bol de boulghour. La vie c’est autre chose. Nous devons utiliser notre influence pour rendre les filles heureuses, les aider, pas les faire se sentir mal…
J’en ai marre de culpabiliser en craquant devant des chips et j’en ai marre que notre influence serve à culpabiliser les nanas en permanence.

Je vais m’appuyer sur un exemple que je connais bien, à savoir moi. Je suis une personne assez complexée. Il y a plein de choses que je n’aime pas chez moi, je vous en ai déjà parlé mais depuis quelques temps, j’ai vu que mes névroses avaient franchi un nouveau cap. Pour le travail, j’ai du être attentive à l’univers « heathy » et « fitness » sur le web. Verdict ? Si avant j’étais complexée, à la fin j’étais HYPER COMPLEXÉE ce qui est con quand tu es payée pour poster des photos de toi en train de faire du sport…
A un moment, je me suis posée et j’ai réalisé que je jouais le jeu de nos nouveaux modèles de notre société 2.0, des filles entre L.A. et Paris, qui boivent des smothies avec de l’épinard (SÉRIOUSLY ?), « dévorent » des avocado toasts et passent leur temps à nous parler d’une routine que nous filles normales, nous ne pourrons jamais nous octroyer. J’aidais à coup de « likes » ces filles qui n’aidaient pas notre condition de femme.

Les filles, écoutez-moi, entendez-moi, cessons ! Cessons de culpabiliser quand on ose boire un verre de vin, de commander un Big Mac, de bouffer du pain, de sauter un cours de sport. Vivons de la manière dont chacune de nous le souhaite. Pour être sincère, j’ai joué ce jeu là de partager avec ma communauté à chaque fois que j’allais à la salle de sport, et j’ai levé le pied. J’ai la chance de pouvoir moduler mon emploi du temps comme je le souhaite et surtout d’avoir une salle de sport à 200m de chez moi, j’ai aucun mérite à trouver 1h par jour à aller éliminer toutes les chips que je mange… Parce que oui, je fais du sport pour compenser, pas pour mener une vie parfaite qui fait rêver sur Instagram. Évidemment que j’essaie au mieux de manger équilibrer, que je m’autorise des écarts et c’est ce qui fait le charme de ces repas un peu gras, trop sucrés… Parce que oui, il faut de la mesure, je vous l’accorde, moi aussi je mange des graines !

Eh oui, on l’oublie souvent mais prendre du plaisir, c’est essentiel ! Je ne doute pas que ces filles prennent du plaisir dans leur choix de vie mais nous en retour, faisons attention et n’adoptons pas une position de culpabilité, vous n’avez pas à regretter votre petit carré de chocolat du soir.

Alors, prenons de la hauteur sur ces gourous du « j’ai une vie healthy ». On ne peut pas tourner toute sa vie autour de cette simple notion. Perso, je serai beaucoup plus fière de vous quand vous écrirez « j’ai une vie heureuse ».

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1 Commentaire

  • Répondre Sylvain 7 avril 2017 à 10 h 26 min

    Toute à fait d’accord avec toi .. sauf pour une chose: le véganisme n’a absolument rien a voir avec le healthy … Tu peux être végane et bouffer des chips avec du soda ou une bonne bière … ^^
    Amicalement.
    Sylvain.

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