est en vrac

Tu feras partie d’une bande ma fille

11 avril 2014

Depuis ma naissance je porte le même nom, oui, je ne me suis pas mariée. Depuis ma naissance, j’ai la même question « han mais De Le Cominelli, c’est italien ou corse ? », depuis 28 ans (presque 29 !!!!) je réponds avec le même air blasé, c’est « c’est italien, du Piémont ». Et depuis 28 ans, on me répond « han mais moi aussi j’ai des origines italiennes ».  WOUAH MAIS C’EST TROP SUPER ! Comme un besoin de ressemblances.

Depuis quelques années, je fais ce constat que beaucoup de gens se disent d’origine italienne, perso, si je pouvais me défaire de ce nom, ça serait avec plaisir. N’y voyez pas un racisme anti-italiens, mais généalogiquement, purée, je donnerais cher pour porter le nom de ma mère. Si mon nom (et mes hanches) ne peuvent nier ces douces origines du sud, j’ai toujours pris le parti de ne pas travailler ma ritale attitude. Quand on porte mon nom, visiblement, on se doit de prendre des cours d’italien et surtout SAVOIR CUISINER LES PÂTES, si si ce sont toujours les deux choses qu’on me demande quand on apprend mon nom de famille. Je vais être totalement franche avec vous, je déteste les pâtes al dente (comme disent les vrais), quand je cuisine pour moi, je laisse mes coquillettes 15 minutes dans de l’eau salée sans huile et j’y ajoute une dose raisonnable de ketchup, like a boss. Une certaine envie de nier ces origines m’a également poussée à ne jamais partir en Italie (mais j’y travaille…)
Je n’ai pas toujours été insensible à mes origines. Je me souviens lors de ma licence, j’avais eu des cours d’histoire et ma prof de l’époque (un modèle de prof !) était revenue sur l’histoire des italiens de France, combien leur insertion avait été difficile. C’était un point d’histoire que j’ignorais pensant naïvement que nous avions toujours été égaux.
Avec le temps, je comprends surtout qu’on est parfois né quelques part mais qu’avec ce fameux temps, on comprend aussi qu’on souhaite se défaire de choses qui nous incarnent sur le papier mais pas dans la vraie vie. Avec un principe du CV anonyme, je voudrais tirer un trait sur ces éléments qui ne me représentent pas. Non pas que je n’aime pas les italiens. Simplement parce que je n’aime pas la partie de ma famille qui  m’apporte cela. Ça serait donc la même chose pour tout autre pays. Comment se détacher de choses qui sont tamponnées sur votre carte d’identité. Qui font VOTRE identité ?
J’ai conscience que je dois faire le travail inverse et que je dois accepter. Mais soyons clairs, je n’y arrive pas (et je suis en colère). Mais je sais que ce principe de refus de sentiment « communautaire » me pousse systématiquement à refuser de m’inscrire dans un sentiment d’appartenance. Je suis née à Lyon mais je ne me dis pas Lyonnaise. Je tente de courir un jour sur deux mais je ne suis pas une joggeuse. Je tente d’alimenter un blog, mais je ne suis pas blogueuse. Je tente de faire des blagues mais je ne suis pas drôle. Toujours le refus. TOUJOURS !
Alors, dans les moments où je suis moins en colère j’essaie de comprendre le principe « communautaire », le point central qui pourrait lier des gens au delà de la simple amitié ou de l’amour. Mais clairement je n’arrive pas à enclencher le pas. Je veux pas être comme les autre. Je ne veux pas. Mais c’est peut être ça cette fameuse crise de la pré-trentaine. On réalise nos point de blocage. Nos peurs. Qui sait… Je posterai peut être une recette de pâtes à la Carbonara dans 1 an et 5 jours (au lendemain de mes 30 ans). Ou peut être pas.

Vous aimerez certainement

2 Commentaires

  • Répondre Ambre Jam 15 avril 2014 à 16 h 14 min

    Nope, pas d’origines italiennes même si mon patronyme et celui de César sont liés. 😉
    Dans un an tu feras le bilan et tu verras qu’à 30 ans les choses seront bien différentes.

  • Répondre D. 15 avril 2014 à 20 h 23 min

    j’ai envie de te connaitre.

  • Répondre à Ambre Jam Annuler la réponse