est en vrac

Prendre le contrôle

30 juin 2014

Depuis toujours, je n’ai jamais été fan de mon corps. Même si certains éléments se détachent par rapport à d’autres, l’ensemble n’est pas d’une réussite absolue à mon goût.
Depuis des années, j’ai compris que ça ne servait à rien de se plaindre si on n’agissait pas (ça s’applique à tellement de choses…).

Depuis maintenant 3 ans, je travaille sur tous les points problématiques. Quand on est une petite fille du sud pas sportive, croyez moi il y a des complexes et beaucoup de boulot.

Depuis 3 ans, je tente de prendre le lead sur tous les trucs qui font que je fais une moue toute moche quand je croise mon reflet ou des photos.

Certains sont intimes, donc je n’en parlerai pas là fatalement… Et puis il y en d’autres, je ne m’en cache pas.

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Mon point problématique fut longtemps mes cheveux. Un enfer. J’ai tenté tous les « chocolat », « moka », « café » depuis le jour où j’ai compris que le « noir noir » n’allait pas à mon teint de bidet 8 mois par an. J’ai vécu tant d’échecs capillaires mais je n’ai jamais pleuré (même quand j’ai eu ma couleur tigrou et que je n’avais pas la même couleur partout sur la tête…). non puisque je tentais des trucs pour changer ce que je n’aimais pas. Puis après un essai moyen dans un salon de Lyon, aujourd’hui, j’ai la bonne couleur après être restée 2h en compagnie d’une clientèle de 87 ans en moyenne et d’un nain. Elle n’est pas celle que je voulais au départ, mais elle est celle que j’aime à l’arrivée. Ni rousse. Ni châtain. Ni auburn. Je suis moi.

Puis, je me souviens que je râlais sur mes bouclettes (et sur cette masse capillaire digne de Michael Jackson à la grande époque). J’ai donc passé des heures à maitriser l’art du brushing naturel qui rendrait mes chignons encore plus cool. Parallèlement au travail physique, j’ai fait un travail psychologique sur ce que je considérais un point vraiment faible à mon physique (je baisse un peu la tête en repensant aux insultes que je pouvais recevoir au collège à ce sujet… Comme disait Céline, On ne change pas)
Maintenant, je sais que mes cheveux sont fous, jamais disciplinés. Que jamais je n’aurais une cascade de cheveux comme les top models. Mais justement, je les aime désormais pour ça. Parce qu’ils sont à mon image, fous et incontrôlables. Et puis surtout j’y peux rien donc il faut finir par assumer.

Bon, il y a eu aussi d’autres travaux mais globalement, on progresse.

photo 4

Mais cette phase de prendre le contrôle sur son corps fait qu’on en repousse parfois trop les limites. Certaines choses nous hantent. Loin d’être une anorexique, la question du poids est un problème auquel je n’ai à ce jour aucune réponse. J’y travaille. Exemple, je refuse désormais d’avoir une balance chez moi. Je me souviens ado où je pouvais me peser 6/7 fois par jour. Mais je suis systématiquement dans la panique post-calorique. Donc, depuis 6 mois, j’ai aussi compris que je ne pouvais pas me plaindre de ça si je ne bougeais pas mon #GroBoule. Ce truc m’a poussée à acheter des baskets, un jogging et la torture ultime, un soutien gorge spécial sport (le truc qui te fait des cubes à la place des ploplos). Puis, j’ai pris mon courage à deux jambes et j’ai couru. Honnêtement, au départ c’était 1 fois par mois, puis 2, puis 3,… J’en suis désormais à 2 fois par semaine minimum auxquelles j’ajoute des minis séries de fitness et un dimanche tous les 15 jours, un peu de piscine. (on va pas se mentir, sur la natation, je suis nullissime mais j’essaie, j’ai même acheté des lunettes de plouf !).
Je réalise que des muscles se dessinent, des muscles dont j’ignorais complètement l’existence mais que j’aime apprendre à connaitre. Ils vont peut être me présenter d’autres de leur potes à termes et me débarrasser de mes surplus adipeux.

On ne va pas se mentir (oui je sais que j’ai déjà utilisé cette formule plus haut mais je veux vraiment pas mentir !), je ne suis pas satisfaite de mon corps et je n’essaierai toujours pas de me pecho si je me croisais mais de 1/ le sport me permet de me défouler et je fais moins chier mes proches 2/ je commence à accepter mon corps et à voir que tout est possible sans que j’ai à me mettre à suivre un régime drastique qui me rendrait trop reloue à supporter.

Bref. Tout ceci était surtout pour parler de cette notion de « contrôle ». Ce besoin de contrôler la seule chose qu’on possède réellement, soi-même.

Ces derniers mois, on m’a beaucoup reproché de vouloir contrôler. Pas les autres, je réponds « comme tu veux » à tout, non contrôler ma peine, mes joies, mes choix, mes sentiments. Tout passe aux couleurs du « fais attention » de mon cerveau. Il reste la spontanéité de l’instant mais dès que je me pose, il faut que j’analyse tout. Pour me protéger.
Actuellement, je suis dans une phase où je réalise que je suis allée bien trop loin dans tout ça. Après tout ça, le trop de contrôle vous dépasse. Vous perdez pied.

Je ne vais pas vous raconter ma vie perso en encore moins ce qui se passe dans ma tête, j’aurais déjà des types de Ste Anne à ma porte (et puis surtout on s’en charge pour moi) mais pour illustrer cela je vais vous parler du sport. Comme je vous le disais je ne suis pas une grande sportive. Mais la notion de compétition me rend complètement cinglée. Je déteste perdre. Je vis tellement mal l’échec. Après un fail, il y a une remise en question des plus reloues. BREF ! Donc, mon exemple. Je cours un peu, en moyenne je fais mes 6,5 km en 40/42 minutes. Oui je suis un peu lente mais je marche au milieu, je prends des photos je réponds à mes sms… Bref… C’est au calme. Dimanche dernier, je m’étais inscrite à une course. 6km. D’où mes « entraînements » sur cette distance. Mes proches, me connaissant m’ont tous dit « pars doucement », prends ton temps, te fais pas mal, ménage toi. J’ai cru les écouter. Puis il y a eu le top départ. Le mauvais du contrôle s’est réveillée et j’ai couru. J’ai vraiment cru que je partais « calmement ». Puis j’ai réalisé qu’il y a avait beaucoup de messieurs autour de moi dans la course. Résultats ? J’ai fini cette course en 29 minutes. De ma vie je n’ai jamais fait un temps pareil. Je pourrais vendre du rêve mais j’admets que quand je suis arrivée, j’étais pas bien. Et dans mon cerveau il y avait du « purée, tu vas avoir tellement mal demain ». Mais j’ai également perçu factuellement ce « petit trouble » de contrôle et de compétition.
La prise de contrôle peut aller loin. Et très vite (contrairement à mon footing).

En plein introspection, je tente de calmer le jeu. De vivre le truc avec plus de recul. Je pense que ça commence à fonctionner. Doucement… Penser à lâcher prise…

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9 Commentaires

  • Répondre Tom 30 juin 2014 à 17 h 56 min

    Bigre de bigre…
    J’ai l’impression d’avoir trouvé mon alter-égo féminin… Je me suis trop reconnu dans ton récit (excepté le passage sur le soutien gorge sportif =P).
    Tout comme toi, je ne suis pas satisfait de mon corps. Et il y a quelques années j’ai décidé de m’inscrire dans une salle de sport. Je me suis un peu musclé. Puis je me suis mis à courir. Mes muscles ont commencé à bien se dessiner… Seulement voilà, j’ai toujours l’impression d’être cet ado qui se faisait railler pour son physique… Ceci dit j’accepte beaucoup mieux mon corps aujourd’hui et le préfère à celui que j’avais avant !! (mais j’ai toujours du mal à me regarder dans la glace xD)
    J’ai un besoin permanent de vouloir être le meilleur dans tout ce que je fais. Et le besoin de vouloir tout contrôler dans sa vie. Dès que je me pose, j’analyse tout. Je fais des films dans ma tête… (Oui je suis un peu dingue =P) et rien ne se passe comme prévu.
    Oui mais voilà. Ça me rassure. Me protège après tant de déceptions tant au niveau personnelles que professionnelles… Cette prise de contrôle est même allée assez loin.
    Une amie psy m’a expliqué que ce besoin de contrôle vient d’un manque de confiance en soi et de vouloir plaire aux autres. (Attention, je te parle dans mon cas hein !!!)
    Hum… Ça expliquerait mieux ce besoin de changer mon image (en vain) et ce besoin de vouloir être parfait et le meilleur en tout… Mais cette « analyse » ne m’a pas vraiment surpris car j’ai toujours eu conscience de mon manque de confiance. (Pour le reste je suis nettement moins convaincu)
    On m’avait fait remarquer ce fait de vouloir « tout contrôler » et aussi du coup de mon manque de spontanéité. Aujourd’hui ça va beaucoup mieux, je m’efforce à moins vouloir tout contrôler, moins me soucier du regard des autres. La seule chose qui m’importe c’est d’agir comme je le sens, afin d’être en accord avec mon ressenti, mes sentiments, mes principes, mon corps… Bref en accord avec moi-même ! (Même si du coup j’ai cette impression que d’être moi même ne me réussi pas avec les autres xD)

    Bref, j’ai conscience que tout ce je viens d’écrire ne fait pas avancer le schimil… Schilibili… Le schmilblick, et que ça ne t’aidera pas non plus. Mais c’est juste un témoignage qui te dit « rassure toi, tu n’es pas la seule ». Et perso, me dire que je suis pas tout seul dans cette « situation », ça me rassure =)
    Ah et une dernière chose : ok, je ne juge que sur tes 2 photos, mais moi je te trouve très bien !! 😉

    Je te souhaite bon courage et une bonne continuation !!!

    PS : Super performance pour tes 6 kms !! Les jours de compet’ avec le public venu pour encourager et l’adrénaline, on fait toujours des temps de ouf ! Donc encore félicitations pour ton chrono de dingue !

    • Répondre La Fille 2 juillet 2014 à 10 h 33 min

      Merci pour ce commentaire 🙂 bon courage à toi aussi !!

  • Répondre D. 2 juillet 2014 à 10 h 19 min

    Ta présence sur le web et la fascination que tu crées chez tes followers (je pense que tu t’en rends compte) ne t’aident ils pas à mieux t’accepter et à mieux contrôler ?

    • Répondre La Fille 2 juillet 2014 à 10 h 31 min

      Euh…. Parler de ce fascination est peut être un peu fort 🙂
      Les réseaux sociaux et le web en général représente pas pour moi une thérapie, j’essaie d’y prendre énormément de recul puisque les retours que je peux avoir sont parfois violent et haineux 🙂

  • Répondre D. 2 juillet 2014 à 12 h 42 min

    Le mot est fort certes… violent et haineux ? j’ai jamais trop ressenti ca mais tu es mieux placée que moi pour en parler 😉
    En tout cas pour ce qui est du contrôle et de l’acceptation de soit, je pense vraiment que tu arrêteras de vouloir contrôler le jour ou tu ne te poseras plus de question sur toi, ton physique tes gouts, tes envies etc… bref le jour tu t’accepteras comme tu es. Certains évènements peuvent aider pour passer ce cap. J’espère que ca t’arriveras. Moi je pense y être parvenu.
    En tout cas si ca peut te rassurer la petite fenêtre que tu laisses apparaitre sur les réseaux sociaux et ce blog sont tout a fait acceptable, et donne plutôt envie de te connaitre et d’échanger avec toi 😀

  • Répondre WS 7 juillet 2014 à 12 h 29 min

    C’est difficile de changer son naturel.. Bon courage ! Il t’a joué un tour une fois mais au moins, il ne t’aura pas une seconde fois. Enfin.. Espérons ^^

    Mais ne t’inquiètes pas de ton physique, si toi tu ne te « chopperais » pas, ce n’est pas le cas d’autres 😉

  • Répondre D. 8 juillet 2014 à 13 h 08 min

    Les compliments te laissent de marbre en tout cas 😉
    Tu les acceptes facilement dans la vraie vie ?

  • Répondre SterlingArcher 2 septembre 2014 à 11 h 10 min

    Je déteste perdre. Je vis tellement mal l’échec. Après un fail, il y a une remise en question des plus reloues.

    J’ai un besoin permanent de vouloir être le meilleur dans tout ce que je fais. Et le besoin de vouloir tout contrôler dans sa vie. Dès que je me pose, j’analyse tout. Je fais des films dans ma tête… (Oui je suis un peu dingue =P) et rien ne se passe comme prévu.
    Oui mais voilà. Ça me rassure. Me protège après tant de déceptions tant au niveau personnelles que professionnelles… Cette prise de contrôle est même allée assez loin.

    Ca sent la savane 🙂 Faudrait penser a vous faire zébrotester !

  • Répondre Se tenir à carreau ! | La Fille de la Com 24 octobre 2014 à 9 h 57 min

    […] je l’ai expliqué dans un billet sur le contrôle, j’essaie de me changer. A tous points de vue. Donc ça passe par le […]

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