Patients de Grand Corps Malade, le film surprise !

Après vous avoir parlé de deux dessins animés, je reviens avec un vrai film pour les grands, Patients. Ce dernier est le premier long-métrage de Grand Corps Malade et Mehdi Idir et il sortira le 01 mars dans les salles.

Que dire de ce film sans trop vous priver du plaisir d’aller le voir ?
Patients fut un vrai coup de coeur, on peut même parler de très belle révélation.

Quand j’y suis allée, j’ai eu peur de mater un film sur le slam, qu’on voit Grands Corps Malade écrire ses textes à la 8 Mile. Si j’aime bien le gars, je ne peux pas dire que je sois une grande fan de ce genre de musique. Vous pouvez me juger…  Autre point où je faisais la moue, je ne voulais pas voir un film sur la banlieue avec tous les clichés qu’on veut lui coller systématiquement dès qu’on la porte sur grand écran.
Verdict ? Et bien j’étais complètement à côté de la plaque. Durant 1h30, on suit 5 patients, (d’où le titre tavu…) mais à aucun moment on ne prend parti de faire passer un message sur la banlieue, on suit simplement ces 5 plus ou moins jeunes, touchés par le handicap mais sans tomber dans un pathos qui ne génère que du malaise. Et surtout, on apprend pas comment Grand Corps Malade a fini par se mettre à l’écriture. A la place, on voit un type se battre pour affronter la fatalité qui l’a touché, on voit un mec fan de basket qui comprend que sa vie ne sera plus jamais comme avant, on suit des humains, pas des malades venus de banlieue. BRAVO !

Pour ceux qui pourraient se dire « ouais mais tu vois, j’ai pas trop envie de me saper le moral en mattant des malades coincés dans un fauteuil », je vous réponds « oh que non, Patients n’est pas juste ça ! ». Le point qui fait que ce film ne te met pas mal à l’aise c’est que les comédiens jouent bien déjà, VOIRE TRÈS BIEN ! Sincèrement, il faut suivre Pablo Pauly qui incarne Ben (soit Fabien… Soit Grand Corps Malade). Il a été ma révélation ! Entre nous, le mec arrive à te prendre par les tripes alors que tout le début du film il est tétraplégique.

Autre point à souligner, le dialogue est dingue. Grand Corps Malade joue avec ses mots, avec ses maux, et il trouve toujours le bon mot. Pour ceux qui ne le savent peut être pas, Patients est tiré de sa biographie qui est éponyme au film. Le pouvoir de la formule juste était déjà bien présente dans le bouquin que j’ai évidemment dévoré après être sortie de la salle. De manière générale, les punchlines fusent durant tous le film, ce qui paradoxalement en fait un film drôle. Dans ces joutes verbales, il y a tant d’humour que d’échanges très sérieux qui font évoluer notre rapport au handicap. C’est en ça que le film sort du lot et te prend par les tripes.

Alors oui, on y va pas vraiment pour l’histoire, même si elle t’emporte mais on vient pour l’émotion, pour ressentir, pour vivre. Ces 5 personnages phares sont là pour ça, ils te prennent par la mains et génèrent en toi une multitudes de sentiments, tu passes du rire aux larmes sans trop savoir comment.

Et puis dès que tu sors du ciné, même le titre du film prends un autre sens. Tu y entres en te disant, oui, ce sont des patients dans un hôpital, tu en ressors en te disant que ce sont 5 personnes patientes. Avec leurs différents accidents, l’échelle du temps a complètement été transformée. Désormais, il faudra bien 1h pour faire sa toilette, mais il faudra aussi voir le temps filer depuis son fauteuil. C’est un échange très bon entre Ben et son ami Farid qui nous traduit cela quand ce dernier explique que désormais, son combat quotidien sera contre le temps, que son objectif est de « griller des heures » en trouvant de quoi s’occuper. Enfin, ce mot « patients » c’est aussi le temps de la guérison, Paris ne s’est pas fait en 1 jour et que pour progresser, il faudra du temps. Alors, les mecs, quand on voit que même pour le titre, Grand Corps Malade a tout donné pour le choix des mots, je vous laisse imaginer pour l’ensemble des dialogues !

Et là, vous vous vous dites, mais la musique ? Il y a un peu de slam ? Et bien pas vraiment jusqu’au générique de fin, le film en est dépourvu mais quand on a un artiste aux commandes, on se doute qu’on en sort avec un gros coup de cœur pour la BO, le choix des différents morceaux est dingue.

Enfin, comment ne pas vous parler même très rapidement de la photo ? Elle est sobre mais elle colle parfaitement au message du film.

Alors, pour résumer, Patients est un film à ne surtout pas louper. Il suit ces profils différents avec leurs faiblesses, mais surtout leur force. Il y a une soif de vivre hallucinante qui te transporte du début à la fin.

Espoir, tendresse, humour et regard différents sur le handicap, autant de beaux messages que Patients te transmet sans que tu t’y attendes, alors va le voir au ciné, il sort le 1er mars.