est en vrac

La zone de confort

20 janvier 2015

Elle est celle que notre génération déteste, elle est celle contre laquelle nos parents nous ont appris à lutter depuis notre plus jeune âge, elle est la zone de confort.

Est-ce qu’on ne pourrait pas juste accepter que (parfois) nous arrivons à trouver notre bonheur dans la simplicité. Est-ce vraiment un manque d’ambition que de se satisfaire de ce que l’on a ? Devons nous toujours avoir plus ? Toujours tirer plus sur cette corde jusqu’à la voir si fine qu’on frôle la chute ?

Si je me fixe sur mon petit nombril, je sais que j’ai décidé en 2015 d’avoir une vie « normale », je ne demande pas plus, je veux juste prendre le temps de savourer ce que j’ai. Évidemment que j’ai des projets, j’en ai toujours 8 milliards, mais parmi ces projets aucun ne devrait chambouler ma vie ou en faire une vie à part. Quand je parle de ma résolution, la seule de 2015, les gens ont quasi tous la même réaction, « ah oui, tu as raison » et là, tu as juste envie de répondre « mais les mecs, imposez le vous aussi ». Mais non, ça fait « plan plan », ça fait « ah mais je vais m’ennuyer »… Et j’ai donc envie de hurler face à ces craintes.

« Toujours plus loin, plus fort, plus vite… » (jusqu’au bout de l’extreme limite). C’est comme ça que nous avons grandi. Mais dans quel but ? Nous n’atteindrons jamais notre Graal puisqu’il sera systématiquement repoussé, un challenge supplémentaire s’ajoutera systématiquement. Nos vies ne sont donc que des compétitions envers nous-mêmes, envers nos proches, envers nos collègues ?

Vous pensez certainement que je manque d’ambition dans mon raisonnement mais à l’inverse, je me dis que nous allons être une génération d’éternels insatisfaits. Pour nuancer mon propos, je ne dis pas qu’on doit se contenter de tout ce qu’on a déjà, je pense simplement que nous devons apprendre le temps de savourer cet « acquis ». Nous devons mesurer nos ambitions. Il y a du beau dans le simple et pas besoin de se dire de monter une Nième Start-up (qui foirera comme les 15 autres avant) pour prendre son pied…

Nous devenons comme ce que nous consommons, nous devons avoir toujours plus de puissance, d’autonomie mais les mecs, nous ne sommes pas des iPhone, juste des humains et putain, c’est déjà bon d’être vivant !

Alors oui, j’annonce, je resterai dans ma zone de confort, je chercherai uniquement des bonheurs simples, pour mes proches, pour les gens que j’aime, pour mon chat et pour moi. Je ne vais pas tenter de tout pousser pour jouer avec mes limites, à frôler le burn-out, je l’ai fait pendant des mois et c’est pas drôle en fait. Le bilan fut sans appel, j’ai désormais des cernes et j’ai perdu des amis.

Donc, mes petits choux, et si la zone de confort n’était pas si honteuse que ça ?

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4 Commentaires

  • Répondre Laetitia 20 janvier 2015 à 16 h 39 min

    Juste un mot : merci.
    Je me sentais un peu seule, sur ce sujet, ces derniers temps. 🙂

  • Répondre ronanbch 20 janvier 2015 à 16 h 45 min

    Ton article est très intéressant, et je comprends tout à fait ton point de vue.

    Il y a juste ce passage qui me « dérange » un peu :  » Mais non, ça fait « plan plan », ça fait « ah mais je vais m’ennuyer »… »
    Je ne crois pas que ce soit le cas pour tout le monde. Je vais prendre mon exemple (oui ce sera plus simple pour moi pour illustrer). Rester sur des acquis serait pour moi presque un inconfort plutôt qu’une zone de confort. J’estime (mais ce n’est que mon point de vue) qu’il est plus intéressant de jouer à l’insatisfaction continue. Pourquoi? Pour pouvoir aller le plus loin possible et découvrir au maximum nos limites, comme tu dis, dans une vie qui est trop courte.

    Après, ton point de vue se tient totalement. Moi aussi, dans des mois de rush permanents j’ai gagné des cernes et perdu des proches, mais ma vie ne serait pas ce qu’elle est actuellement sans ces sacrifices, et je pense que c’est loin d’être fini. Après, si tu arrives à te trouver une zone de confort à ton jeune âge et que cela te convient, tant mieux, mais je pense qu’au delà d’imaginer un ennui dans sa vie, certains ont plus besoin de ces « burn-out » pour une évolution perpétuelle de la connaissance de la vie et de soi-même.

  • Répondre heyfifi 20 janvier 2015 à 21 h 30 min

    Oui à tout. Oui à la zone de confort. Arrêtons de toujours être a fond. Il est nécessaire parfois d’être contemplatif. Prendre du recul pour mieux se rendre compte de notre chance. Il faut savourer nos acquis. A l’école on nous disait qu’il ne fallait pas se reposer sur ses lauriers…et bien si, des fois c’est bon.

  • Répondre Estelle 21 janvier 2015 à 13 h 48 min

    Je suis ravie de cet article. J’ai souvent eu le complexe de ne pas être passionnée ou de ne pas vouloir être chef d’entreprise avec 15 000 voyages à son actif et des soirées plus folles les unes que les autres. Vouloir juste une vie simple avec des projets cool qui s’y imbriquent c’est pas déconnant non plus! La zone de confort peut faire peur mais on se rend compte qu’elle est vraiment top lorsqu’on y est plus dans cette fameuse zone ! OUIII à la zone de confort !

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