est en vrac

Et mes enfants me verront comment ?

12 novembre 2014

Il y a des moments dans sa vie où on se dit « ça passe ou ça casse ». La tête dans le guidon, on se bat pour un business, pour produire le meilleur pour assurer une viabilité à son entreprise.

J’ai grandi avec des parents qui bossaient à leurs comptes, (je ne saurai comment conjuguer le verbe…), mais mes parents bossaient ensemble dans le doublage.

J’ai grandi avec des parents qui pour nous offrir le meilleur, travaillaient 7 jours sur 7, je me postais devant leur bureau en attendant qu’ils terminent d’écrire telle ou telle scène d’une série TV.

Les bruits des avances rapides et des rewinds étaient mon quotidien. J’aimais bien. Aujourd’hui encore quand j’entends ces sons ça me rappelle mon enfance et ça me manque… (enfin un point particulier me manque). BREF !

Pour moi, mes parents étaient associés aux « bécanes » comme ils les appelaient. Des énormes tables d’écriture avec des énormes magnétoscopes et je regardais défiler les bobines où figuraient la belle écriture de ma maman. Je crois que je complexe énormément sur mon écriture à cause de celle de ma maman. Elle a l’écriture la plus belle du monde, toujours lisible et surtout ce qu’elle écrit c’est beau…

Depuis la naissance de ma soeur puis de la mienne, nos parents (tous cumulés) ont voulu nous emmener partout avec eux. On les suivait partout. Même quand ils faisaient des « vérifs » (une vérification des textes avec les chefs de plateaux), je les suivais partout. Je me revois dans ces maisons de doublage un peu partout dans Paris, elles étaient mes cours de récréation quand ils réfléchissaient sur les textes…

Quand je repense à tout cela, je me dis que les souvenirs de mes parents sont toujours liés au travail, à ces sons et ces énormes machines dans leur bureau. Ils travaillent chez nous mais pour autant ils étaient plongés dans leur travail.

Maintenant, ma maman travaille sur ordinateur pourtant elle fait toujours le même métier. Mais j’ai perdu mes repères, ces bruits, ces codes visuels, son écriture sur les bandes rythmo.

Mes parents, je les voyaient assis devant leurs écrans de télé, à pianoter sur les avances rapides, puis revenir en arrière, les bandes qui claquaient à la fin du rembobinage. Évidemment, ils ne sont pas que ça. Mais dans le quotidien de mes parents qui travaillent, c’étaient ça. Du coup, quand ils sortaient du « bureau », ils étaient tout à nous. Mais nous, maintenant qu’on est grand, avec tous nos téléphones, ordi… Est-ce qu’on pourra donner ça à nos enfants.

Mes mails pros, les différents comptes Twitter/IG/Facebook/… de mes clients sont sur mon mobile.  Au final, on peut bosser de n’importe où et surtout n’importe quand. J’ai cette peur en moi, et si mes enfants se disaient qu’ils ne m’ont jamais juste pour eux. Comment arriver à se dire « là je coupe ». Je sais que mes enfants seront ma priorité à partir du moment où ils seront rentrés dans ma vie. C’est une certitude mais comment vient ce genre de contrôle ? Serai-je à la hauteur ?

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2 Commentaires

  • Répondre Barry chandleyrito 12 novembre 2014 à 22 h 15 min

    Cela ne s’apprend pas, cela se construit au jour le jour. Te mets pas de pression, ils te prendront comme tu es, à savoir a vélo. Ils prendront surement autant de temps que toi pour t’apprivoiser et bizarrement je pense que cela ne sera pas excessivement long. Le passé est une chose, c’est juste un souvenir qui joue un rôle sur la construction de sa personne, mais ce n’est pas toujours la roadmap de son futur en gros. Facile à dire, j’admets vu qu’à différents niveaux on a tous ce genre de craintes/doutes et moments de flottements. Le truc c’est pas de se laisser bouffer par cela, tu ne construit pas ton futur à l’ombre de ton passé. Tu laisses un espace salutaire entre les deux. Cela laisse du terrain pour regarder avec plus de sérenité d’où l’on vient et ce que l’on a finit par construire.

    • Répondre La Fille 12 novembre 2014 à 22 h 53 min

      J’espère que je saurai construire un joli truc alors… 🙂

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