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Yves Saint Laurent 1971, retour sur la collection du scandale

3 juin 2015

Du 19 mars au 19 juillet 2015, une exposition dédiée à la collection haute couture printemps-été 1971 d’Yves Saint Laurent se tient à la Fondation Pierre Bergé. Il y a quelques jours, (bon… semaines si je veux être honnête) j’ai eu la chance de me plonger dans l’univers du couturier qui fut un peu la star du cinéma français l’an passé.

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Yves Saint Laurent m’a toujours très impressionnée. Je me revois devant ma télé regardant son dernier défilé, les témoignages des grands noms de la mode témoigner de la peine de le voir quitter les podiums. Selon moi, il est et sera toujours un magicien aux ciseaux d’or. Et les films faits sur lui m’ont déçue, surtout celui de Bertrand Bonello et j’en avais d’ailleurs parlé par ici… Malgré l’overdose de communication sur Yves Saint Laurent, je crois que j’en ai jamais assez de lui.

Alors, sur quoi porte cette exposition ?
Elle est dédiée à une collection qui a fait scandale (c’est dans le nom #tavu). En 1971, Yves Saint Laurent ne trouve rien de mieux que de faire une collection qui remet le look des années 40 au goût du jour. Une période pas encore tout à fait digérée. Il n’en fallait pas plus pour agacer les foules.

Mais comment a-t-il oser faire une affront pareil ? Eh oui, à l’époque on a vu d’un très mauvais oeil de vouer un culte au look des années de guerre. Parce que oui, le problème était là. LA GUERRE ! A ce renvoi vers une période qu’on souhaite tous oublier, malgré le besoin du devoir de mémoire, la mode n’était pas des plus esthétique, les souliers étaient gros, les tissus pas flatteurs… Et surtout, nos hommes étaient au combat !

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Mais ces créations de 1971 sont-elles jolies au moins ?
Je les trouve floues. En mélangeant deux époques, il y a comme une petite touche de modernité éternelle. En effet, les créations ne font pas tant datées que ça, ce qui est paradoxal.
Certes, l’inspiration des années 40 avec des jupes sous le genoux et des souliers très épais est bien présente mais il y a le coté très sexuel des années 70 qui vient s’ajouter. Ainsi, on retrouve des coupes très près du corps et un choix de motifs de l’époque.
collection HC1971E

 

Et donc on y va ?
Si je dois être complètement honnête, il faut quand même être un peu initié. Et attention, je ne dis pas que moi-même j’avais le niveau. Le but de cette expo n’est pas d’être pédagogue mais de faire vivre le bad buzz qu’à subi l’homme aux lunettes XXL.
Pour ma part, je l’ai trouvé un peu maigre tant au niveau des informations que des pièces proposées. Oui, il y a une scénographie assez intelligente avec le programme du défilé de l’époque qui sert de guide pendant l’expo, il y a pas mal de photos, de reproductions en 4×3 des dessins mais il manque quand même beaucoup de tenues.

On aimerait voir beaucoup plus de vêtements en vrai mais j’imagine que cela n’est pas trop possible.

Se pose alors une question, pourquoi nous faire marcher dans des allées avec des espaces numérotés qui marquent encore davantage le fait que beaucoup de pièces manquent à l’appel ? C’est étrange même si la construction de l’ensemble reste esthétique avec le fait de proposer un zoom sur les matériaux utilisés et sur les croquis version TRÈS grand format.

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Ce n’est pas l’exposition de l’année mais elle fait le job. Si vous aimez le créateur, n’hésitez pas, c’est très instructif sur le phénomène plus que sur son travail en lui-même mais ne vous attendez pas à voir beaucoup de robes, la matière fait défaut.

Laisserez-vous tenter malgré tout par l’expo Saint Laurent à la Fondation Bergé ?

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