se fait belle

Lettre de respect à Jean-Paul Gaultier

16 septembre 2014

Cher Jean-Paul,

J’ai appris hier soir que tu partais à la « retraite » du prêt à porter pour te consacrer à la haute-couture et à la parfumerie. Je vais pas te mentir, ça me fait un petit quelque chose d’apprendre ça.

Pour moi, tu as été un des plus grands de la mode et tu vas me manquer. Tu as fait entrer une nouvelle énergie dans le prêt-à-porter et je me demande comment ça va être sans toi…

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J’ai appris ton existence dans les reviews de fashion-week de Paris avant le 6 Minutes sur M6. Oui ça date. Je me souviens de la réaction de ma maman qui attendait vivement que ça soit ton tour, elle appréciait ta fantaisie et se demandait toujours ce que tu allais nous inventer encore pour la saison prochaine. Bon, rapidement elle s’est lassée quand tu as fait une collection un peu trop kaki à son goût… J’ai donc pris le relai de la flamme et je t’ai vénéré encore plus, tu n’appartenais désormais plus qu’à moi.

Tu as une carrière tellement folle, même à ton âge, tu conserves le surnom « d’enfant terrible de la mode » et ça te va bien. Ça ne fait pas un « mademoiselle » qu’on dit à une vieille actrice toute défraichie. Tu n’es pas tomber dans le glauque plein de plastique d’un Galliano… Tu as su évoluer sans tout te changer.

Je vais pas insister sur ton rapport à la marinière, je sais que tu vaux plus que tout ça et qu’il ne faut pas limiter ton talent à un imprimé. Je garde tout de même en tête ton expo à la Cité de l’Architecture, ce partenariat avec Elle où tu avais redécoré tout un appartement, tu avais enfermé les murs et les meubles dans de grands tissus, c’était terriblement fascinant. Tu as d’ailleurs lancé une mode en déco d’intérieur avec ça. Bravo ! Bref, j’avais adoré cette expo et cet effet rayé du sol au plafond reste un souvenir hypotonique dans mon petit coeur de fan.

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En gros, mon petit Jean-Paul, je me dis qu’un jour prochain tu vas même stopper la Haute-Couture, l’arrêt du PAP n’est qu’un début, on le sait et je veux pas que ce moment arrive.

J’essaie de me consoler en me disant que ton premier parfum est comme ma madeleine de Proust. Ma maman le porte depuis son lancement, encore maintenant, quand je vais pas bien, je lui demande de le porter (sinon elle met Opium ou Angel et ça craint !). Pour moi, ce parfum est doux, il me calme, il me rappelle quand j’étais petite et c’était bien (PARCE QUE TU FAISAIS ENCORE DU PAP !).

Alors, Jean-Paul, si tu le voulais bien, je t’invite cordialement à aller prendre le thé, j’aimerais follement que tu me racontes ce choix et surtout la vie incroyable que tu mènes.

Tendres salutations.

La Fille.

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