Il y a le soir. Puis il y a la nuit. Comme un moment où on veut se sentir avancer. Sentir son corps exister. Se sentir en vie. Un silence choisi est plus salvateur qu’un silence imposé.
Il y a le bruit de la route. Puis il y a le bruit des pas. Des inconnus. Comme un moment où on existe pour des inconnus. Sentir son vélo allumer des inconnus. Ils se sentent en vie. L’obscurité choisie sera plus salvatrice que l’obscurité imposée.
On croise des gens. Des ombres. Un souffle d’un coureur répond au son de la roue du vélo. On connait peut être ce coureur mais nous sommes tous des corps sans visages. Et le plaisir est juste là.
On s’évite. Pour une fois, on s’évite parce qu’on témoigne à l’autre qu’on l’a vu. On l’évite pour lui prouver qu’il existe. Quel doux paradoxe.
La nuit tous les pas sont gris. Il y a du mystère. On ne sait pas ce qu’on trouvera dans 1 mètre. Ce doux paradoxe est encore là. Cette fois-ci on aime ne pas savoir ce qu’on va croiser. C’est pour ça que nous sommes dehors. On veut se prouver qu’on n’a pas peur de la nuit. Nous sommes des adultes qui luttons contre ce qui nous faisait peur enfant. Au moins une peur domptée.
Et puis on rentre…
3 Commentaires
ça va?
Ton titre m’a interpellé à 3 h ce matin, mais j’étais trop fatiguėe que pour laisser un commentaire. 3 h plus tard, je retombe dessus et ne peux m’empêcher de replonger dans ta nuit. Car ma nuit à moi est bien différente, j’ai un tout petit bébé qui ne fait pas encore ses nuits… Alors même si je ne vis pas mes nuits de la même façon je ressent aussi à ma manière ce que tu as si bien écrit. Tu as été ma lecture de la nuit. Merci.
Merci à toi pour ton commentaire 🙂